Il y a quelques années, un soir, mon fils est revenu de l’école primaire avec une jolie feuille A4 expliquant 8 ou 9 différentes façons d’écrire le son “è” [ε]. Je me suis rendu compte qu’il en manquait beaucoup.
Les différentes façons d’écrire le son è [ε]
Les exemples qui me sont venus à l’esprit (avec l’orthographe contemporaine):
- mèche
- mer
- mers
- forêt
- forêts
- j’aurai
- que j’aurais
- mettaient
- que je mette
- lait
- laits
- laie
- laies
- quolibet
- quolibets
- est-ce que
- belle
- lemme
- terre
- Leffe
- steppe
- cheddar
- maîtresse
- maîtresse
- il paraît
- peigne
- fez
- bec
- haie
- haies
- hais (haïr)
- hait (haïr)
- haine
- ayant
- zeptomètre (10e-21 m)
- L’arbresle (commune à l’Ouest de Lyon, le s est muet)
Vers une simplification de l’écriture du français ?
Depuis deux siècles et demi, imposer la connaissance du latin et du grec pour pouvoir écrire correctement le français permettait de reconnaître le bon grain du bas peuple.
Maintenant, imposer la connaissance du latin et du grec pour pouvoir écrire correctement le français est un handicap insurmontable à la diffusion de notre belle langue.
Je n’entrevoie que quelques avenirs possibles à l’échelle du siècle:
- la disparition du français, issue la plus probable sans changement
- sa simplification désordonnée, issue possible depuis que les enseignants n’apprennent plus le latin et le grec et donc ne savent pas non plus écrire le français
- sa simplification ordonnée, issue la plus souhaitable à mon sens, mais même les mini-réformes ne commencent à s’appliquer qu’avec un décalage de 30 ans
- l’apparition d’un français simplifié qui cohabite avec le français classique pendant un siècle supplémentaire avant de le supplanter
Le système métrique est devenu une norme mondiale. Nous devrions pouvoir créer une variante dans l’écriture du français qui soit simple et systématique.